- Je me suis toujours demandé quelle sorte de gens avaient pris la décision, au début des années 1840, de tout abandonner et de traverser presque tout un continent pour la seule raison qu'ils avaient entendu dire que les terres étaient bonnes et que la vie était meilleure au bord du Pacifique.
Quelle sorte de gens avaient eu le courage de faire ça ?
- Non mais c'est vrai. Au début c'était les sciences humaines, après c'était la massothérapie, après ça c'était les soins infirmiers, puis là c'est l'anglais dans l'ouest. Qu'est ce que ca va être dans deux semaines ? Actrice à Hollywood ?
- C'est correct, c'est correct...
Marie, Marie, tu as tout ce qu'il faut pour réussir. Puis tu pourrais au moins finir ton diplôme.
- Fais donc comme Julie puis finis ton cours.
- Tu comprends rien.
- C'est toi qui comprends rien.
Hey, ça fait 20 ans que je me fais chier sur les chantiers de construction pour vous faire vivre.
J'ai fait des économies moi pour que vous ayez une bonne éducation toi puis Julie, tu vas pas me dire que j'ai fait ça pour rien.
- Calme toi pour l'amour du ciel.
- Laisse moi donc tranquille.
Je le sais que tu nous trouves plate. Tu nous trouves ordinaire. Tu trouves qu'on est du petit monde.
Bah oui c'est ça Marie, on est ordinaire. La vie est ordinaire. Toi aussi t'es ordinaire. Que tu fasses le tour du monde, tu vas rester ordinaire, surtout si t'as pas de diplôme.
- Marie, qué c'est qui a qui marche pas ? On peut tu savoir pourquoi t'es pas heureuse ?
- De toute façon, dans deux trois semaines, elle va s'ennuyer de son petit confort et elle va s'en venir
brailler icite.
- Là, Franchement ! T'es pas tanné d'être sur son dos ? T'es toujours sur son dos !
- Sortez de ma chambre !!!
- Écoute moi bien là. Si tu pars, tu reviens plus icite. C'est tu clair ?
[Marie quitte la chambre]
- On t'aime ma chouette, tu le sais.
- Je le sais
- ok
[Marie quitte la maison]
- Salut, vous avez rejoint la boite vocale de Max. Laissez-moi un message et je vous rappelle tantôt. Tchao.
- Max ? C'est moi. Écoute, je sais pas comment te dire ça, mais, je pense que tu avais raison.
Je suis en train de faire une erreur. Mais comme tu dis t'étais saoul et ça arrive à tout le monde ce genre d'affaire là.
En tout cas, j'aimerai vraiment ça qu'on en reparle face à face. Donne moi un coup de fil, ok ? Je t'aime, bye.
- J'ai laché mes cours puis j'ai annulé mon stage.
- Moi aussi j'ai laché mes cours là. Puis commencer un stage à l'hôpital, tu peux reprendre ça n'importe quand.
Et ça parait que tu sais pas c'est quoi avoir un
chum toi.
- ok parce que toi là t'en as un ?
- Envoye, embarque là.
- Hey tu me
niaises là ?
-
Come on Marie, on partira un autre jour et puis c'est tout. C'est pas plus grave que ça, voyons.
Marie,
come on,
niaises moi pas là, embarque.
- Ouvre la
valise.
- Voyons donc Marie là, tu vas pas partir toute seule de même. T'auras jamais assez d'argent.
- Ouvre l'
osti de
valise !
- Bébé ? Je te rappelle dans une seconde ok ? Bye.
Bonne chance avec ton anglais.
[discussion en anglais sous-titrée]
- Qui suis-je devant ce monde inconnu ?
- J'ai souvent l'impression que ma personnalité est divisée en deux parties.
Y'a une partie plus rationnelle qui me dit : termine tes études, trouve toi un gars de ta classe sociale qui va te marier, fonde une famille, élève deux enfants, puis achetez-vous une maison.
Achetez-vous une auto pour aller travailler, puis travaillez pour payer votre auto.
Avec un peu de chance, vous allez prendre votre retraite sans avoir découvert le monde, à 60 ans.
Si vous êtes pas mort d'un cancer avant.
Y'a une autre partie de moi qui est plus trippeuse. Que j'avais jamais écouté auparavant .
Elle me dit : sors du système. Trip à fond, profite de la vie.
On vit pas pour travailler, on travaille pour vivre.
L'argent c'est une drogue pire que l'héroine. Plus tu vas en avoir, plus tu vas en vouloir.
De toute façon c'est pas ça qui est important.
Laisse toi aller. Écoute ton instinct. Écoute la petite voix en dedans de toi.
Parce que tout est grand. On est pas grand chose sur cette planète là.
Rien m'appartient. Le monde a commencé à exister sans moi, il va continuer bien après.
Je suis seulement une passante.
